Ce mois-ci, l’engraissement des jeunes bovins est à l’honneur grâce au GAEC Valencour (49) dans le Cultivar Élevage ??
Gaec Valencour, Maine-et-Loire : Confort et ration optimisés pour les taurillons charolais
Engraisseurs, les quatre associés du Gaec Valencour, visent une production de qualité. Ils viennent de construire un bâtiment de quarantaine et peuvent ainsi affiner les rations pour les jeunes bovins.
Depuis un an, le Gaec Valencour, 388 ha, qui possède aussi un atelier de de 40 000 poules pondeuses, élève uniquement de jeunes taurillons. Situé à Gené en Maine-et-Loire, à 6 km de l’abattoir de Terrena au Lion d’Angers, il a arrêté l’élevage de vaches allaitantes pour se consacrer uniquement au métier d’engraisseur de jeunes bovins de race charolais, voire limousine. « Nous avons fait ce choix pour des raisons sanitaires mais aussi de rationalisation du travail, explique Cyrille Freulon, l’un des quatre associés du Gaec et responsable de la partie engraissement. Nous constatons depuis une baisse des maladies et des mortalités. » Pour atteindre un objectif de rentabilité, les places pour l’engraissement ont progressé, de 520 à 700 places, réparties sur deux sites à la suite du rachat d’une ferme située à 1,5 km. Ces changements ont perturbé la production de taurillons durant quelques mois. « Avec l’augmentation des taurillons, nous en avons profité pour construire un bâtiment de quarantaine, spécifie Cyrille. Et durant les travaux, nous avons passé moins de temps à la surveillance du troupeau. » Car l’observation est un travail à part entière pour le Gaec Valencour. « Chaque soir, nous passons une heure à observer le comportement des animaux, précise l’éleveur, à voir comment ils se nourrissent, les quantités éventuel/es de refus et l’état des déjections. Il suffit par exemple de les entendre taper contre les portes pour savoir qu’ils sont perturbés. Un changement dans la ration peut en être à l’origine. »
Des pesées tous les deux mois
Nettoyage plus facile, observations et manipulations plus aisées des animaux, distribution pratique du foin, les tâches effectuées dans le bâtiment ont été largement étudiées. Chaque animal a une place à l’auge. « Ainsi, il est plus facile d’exercer notre surveillance, note Cyrille. Nous savons que le manque d’appétit ne viendra pas d’une déshydratation non identifiée.» Le bâtiment équipé d’un parc de contention en demi-lune facilite les manutentions pour mener les animaux vers la bascule. En 4 heures, 240 animaux sont ainsi pesés. Les données sont transférées sur l’application Conselio bovins, un outil de suivi des productions chez Terrena. « Ces informations s’intègrent dans un schéma de planification de la production et de la commercialisation des jeunes bovins. Trois semaines à l’avance, Cyrille peut nous indiquer le nombre de taurillons prévus à l’abattage. Et en amont, nous pouvons optimiser la collecte des broutards avec nos adhérents. Ce fonctionnement rentre dans le cadre d’un programme appelé Jeunes bovins gold. Ainsi le contrat, appelé Cap sérénité (Contrat objectif partagé), établi entre l’éleveur et Terrena conforte ce schéma de production. Il garantit une marge par jeunes bovins avec des prix de reprises de chaque lot», explique Sébastien Guédon, conseillerîer’Elevage, groupement bovin viande de Terrena. Pour la plupart, les broutards proviennent de naisseurs du Grand Ouest mais également du Centre de la France. Tous les broutards, âgés de huit à dix mois, bénéficient d’une préparation sanitaire avant d’arriver chez l’en graisseur qui doit effectuer les rappels de vaccins nécessaires. Au bout de huit à dix mois, les taurillons ont atteint les 700 kg de poids vifs avec une QMG de 1 550 g. En cette fin juillet, la chaleur caniculaire de la veille (31 °C) ne semble pas avoir perturbé les taurillons. Un air frais circule dans les bâtiments très aérés. Depuis l’installation du bâtiment de quarantaine, les broutards ont droit à une ration dite d’adaptation. Grâce au logiciel de ration utilisé par Terrena, toutes les données concernant la ration sont établies précisément et peuvent être transmises aux associés. « Lorsque le temps d’ingestion passe à deux heures, précise Cyrille, nous augmentons la ration de croissance jusqu’à atteindre les quatre heures d’ingestion. »
Une ration très contrôlée
Le foin donné exclusivement durant deux ou trois jours est alors remplacé progressivement par un mélange à base d’ensilage de trèfles (16 %), d’herbe (10,50 %}, de paille (1,80 %), de maïs grain humide (7 0/o), de pois et d’orge ( 4,50 %), correcteur azoté de 35 MAT (8,00 %), d’un alimentliquide (1,80 %) et d’eau (7,4 %). Le maïs grain humide moins acidogène que les céréales permet de limiter les troubles métaboliques comme l’acidose. Depuis l’introduction de l’eau dans la ration, l’éleveur note que les animaux consomment davantage. Et grâce à une pompe doseuse, les médicaments, les compléments nutritionnels comme les extraits de plantes utilisées en prévention contre les diarrhées, les infections ou les problèmes métaboliques, sont injectés directement dans l’eau de la ration. Le suivi de croissance grâce aux pesées permet d’ajuster la ration en fonction des variations de qualité nutritionnelle des fourrages grossiers qui surviennent inévitablement au cours de la production.
Marie-Dominique Guihard • Extrait tiré du CULTIVAR SEPTEMBRE 2020 • 27
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